« Donner du sens à ma vie et me remettre en question »

Grégoire ELOY, photographe et adhérent

L’ancien financier devenu photographe


Après une carrière dans la finance, entre New York, Londres et Zurich, Grégoire Eloy, adhérent de l’AGA Picpus, a changé de vie en devenant photographe. Sa démarche, artistique et personnelle, est ancrée au coeur des grands enjeux environnementaux d’aujourd’hui.

Passer de la finance internationale aux montagnes de Géorgie pour y partager le quotidien de villageois coupés du monde par la neige 8 mois de l’année, à plus de 3 000 mètres d’altitude, Grégoire Eloy, ancien financier passé par Londres et New York, l’a fait.

Si beaucoup pensent à se reconvertir professionnellement, ils sont moins nombreux à sauter le pas. Toutefois, Grégoire n’a pas hésité à prendre un virage qui semblait a priori risqué : vivre de la photographie. Et, qui plus est, pas n’importe quel type de photographie : la photographie artistique. Un virage de vie dont il fête, cette année, le vingtième anniversaire : « J’avais envie de donner du sens à ma vie et de me remettre en question », résume-t-il, tout simplement.

Pour nourrir cette passion développée en autodidacte dans les rues de New York et de Londres, il travaille pour des entreprises mais poursuit en parallèle la photographie autour de thèmes plus personnels. « Mon approche est artistique, explique-t-il. Je ne suis ni un photographe de guerre ni spécialisé dans le photojournalisme. »
Pour autant, les thèmes qu’il aborde sont, somme toute, « engagés » : au cours de nombreux voyages dans les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale, il revient en effet avec des travaux sur les pêcheurs de la mer d’Aral ou sur les 800 000 réfugiés qui vivent le long du deuxième plus grand pipeline du monde.


Un regard artistique sur des sujets brûlants


En parallèle, il est invité, depuis plusieurs années, en résidence d’artiste où il creuse, à sa façon personnelle, des thèmes liés à l’environnement et la vie sauvage : la Bretagne et ses pêcheurs ou encore les sommets pyrénéens, en compagnie de scientifiques qui étudient le glacier d’Ossoue, qui a perdu plus de 20 mètres en moins de 10 ans… Pour ce type de projets, il explore et introduit différentes techniques photographiques, allant des photogrammes jusqu’à l’imagerie spatiale.

« Les questions environnementales me touchent beaucoup, et les aborder de façon plus artistique qu’un photographe dit traditionnel offre une approche et un regard différents mais néanmoins complémentaires », analyse-t-il.

La grande marche


Récompensé en 2021 par le prestigieux Prix Niépce Gens d’image, une distinction majeure de la photographie professionnelle en France, Grégoire participe aussi depuis 2016 à un collectif de photographes, Tendance floue.

« Je travaille habituellement seul, mais c’est une très belle expérience de travailler avec d’autres photographes afin d’explorer ensemble de nouveaux sujets, dit-il. Cela enrichit nos démarches respectives, l’idée étant de trouver conjointement des sujets qui favorisent nos collaborations. »

C’est ainsi qu’il a participé au projet Azimut en 2017 : une marche photographique de 8 mois et plus de 4 000 kilomètres à travers la France, menée en relais par 31 photographes. Une expérience qui a donné lieu à une exposition et à plusieurs éditions de carnets.

Et la suite ? « J’ai un projet un peu fou que je n’ai pas encore réussi à réaliser, qui serait de partir pour une longue marche ou un long voyage à vélo, sans sac, avec juste un appareil photo. » À suivre…

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Grégoire Eloy

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