« Continuer à créer pour se perfectionner et trouver son style »
Benjamin Chaplain, Meilleur Ouvrier de France et adhérent
Sacré Meilleur Ouvrier de France, Benjamin Chaplain, adhérent à Picpus, a ancré ses rêves et son art à La Rochelle, séduisant une clientèle de renom avec ses créations.
Dans l'amphithéâtre comble de la Sorbonne à Paris, les familles se pressent, smartphones tendus à bout de bras en mode photo, non pas pour un éminent professeur ou le discours d’un lauréat du Nobel, mais pour des artisans au sourire lumineux, médailles sur la poitrine et uniformes bleus au col tricolore.
Parmi eux, Benjamin Chaplain, barbu aux yeux rieurs, 36 ans, adhérent à Picpus depuis 2013 et diplômé de l'école Boulle. Benjamin est très fier de recevoir le titre de Meilleur Ouvrier de France. Un moment de reconnaissance professionnelle qu’il partage aux côtés de Laura, sa camarade de classe devenue sa compagne, elle-aussi récompensée par cette prestigieuse distinction.
600 heures de travail, de l'étude à la sculpture finale
La sculpture sur bois. «Une véritable niche, explique-t-il, quand on sait que près de la moitié des Meilleurs Ouvriers de France proviennent des métiers de bouche (restaurateurs, pâtissiers, boulangers, …). » Avec Laura, il est également l’un des plus jeunes de sa promotion. Le travail qui lui a été demandé de réaliser pour le concours de Meilleur Ouvrier de France est une copie de style renaissance de Saint-Hubert, le saint patron de la Chasse, en chêne massif.
Un travail qui a nécessité plus de 600 heures de travail, entre les travaux préliminaires jusqu’au travail sur le bois. Au total, près de 7 mois d'un labeur assidu. «Pour répondre aux exigences du concours, il faut s’organiser, dit-il, être capable de s’y consacrer à fond pendant plusieurs mois. Ce qui signifie avoir la trésorerie suffisante pour ne pas être obligé de prendre de nouveaux clients. C’est un véritable marathon ». Interrogé sur l'après-concours, Benjamin sourit : « Être MOF, c'est soudain recevoir des réponses à vos emails avec une promptitude remarquable. »
Lauréat au concours Ateliers d'art de France
L'histoire de ce Breton débute dans le bar familial, où l'enthousiasme d'un client pour son fils ébéniste inspire ses parents. À 14 ans, Benjamin quitte Guingamp pour Paris, décroche son BTS à l'école Boulle en 2007, et entame un voyage à travers art et artisanat. Il travaille pour les plus grands noms du luxe et du commerce.
Finalement, c'est à La Rochelle que Laura et lui posent leurs valises avant la pandémie en 2020. Aujourd’hui propriétaire de son atelier, Benjamin souhaite développer plusieurs nouveaux axes dans son travail, allant de l’organisation de stages et d’ateliers pour initier le grand public à la sculpture sur bois, en passant par la vente de petites pièces uniques.
«Dans nos métiers d’artisanat d’art, il est crucial de continuer à créer pour se perfectionner et trouver son style», confie-t-il. Une de ses dernières œuvres, Hypothesis, témoigne de cette quête créative, ayant récemment remporté un prix au Concours Ateliers d'Art de France.
